2009/04/17

Vidou, avril 2009

« Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille »
Laquelle ? Moi j’en vois plus, ni de crapauds.
Heureusement que les hérons et les grues ne s’attaquent pas encore aux hommes,
Sinon aux dires des gens d’ici, nos villages se dépeupleraient et les cimetières déjà pleins se rempliraient encore.

Paris, mars 2009

A Mourette

Une nuit, j’ai curieusement rencontré en la personne de la patronne de la Cavetière, un café restaurant jazzy, boulevard Richard Lenoir, un de mes personnages. Mais le plus étrange, c’est qu’elle m’ait reconnue aussi. Y aurait-il des lieux habités ?

Vidou, février 2009

J’ai une épine d’or sale
Qui j’arrive pas à m’enlever de la colonne.
Qui dois-je consulter,
Un paradis fiscal ou une psy ?

2009/04/16

Vidou, janvier 2009

Nettoyage.
Le pape fait sa lessive
à l’(h) Omo, la poudre à qui,
c’est bien connu, aucune tache ne résiste !
Amen… ton linge.

Vidou, Noël 2008

C’est un gars
Il s’appelait Ducon
Mais sans la joie
Comme ça pour lui Noël
Avec les autres jours
C’est du kif :
Le contraire de gai.

Vidou, novembre 2008

Une rumeur dit que Barack Obama n’est pas clair.
Pas autant que Michael Jackson, je l’accorde à ses détracteurs.
Parait même que du sang noir coulerait dans ses veines.
Mais y a bien du sang bleu…
Pour ma part, partout où les vents m’ont portée
Je n’en ai toujours vu que du rouge.
Trop.

Vidou, octobre 2008

Dans la trousse du médecin y a rien.
Dans le ventre de l’enfant non plus.
Faut employer les grands moyens.
C’est qui ceux-là ? se demande inquiète la mère qui n’a jamais entendu parler d’eux.

Vidou, septembre 2008

Marchand de vent en rupture de stock, en ayant marre de faire le pied de grue, j’ai demandé à la vendeuse d’écrire sur la vitrine : Rien à vendre. Elle a inversé le I et le E. Depuis je ne désemplis plus.

Vidou, aout 2008

Loin du Nid d’oiseau, dans la périphérie de Beijing, sa plume trempé dans l’encre de Chine, une femme tente de dessiner le visage de la démocratie. Tandis qu’au même instant, une autre dans les territoires occupés, porte à bout de bras ce qui en constituait l’avenir : le corps en sang de son enfant.

Vidou, juillet 2008

Quand les poules auront des dents, il nous faudra avoir la notre dure. Surtout en ce qui concerne l’œuf cuit de cette façon. La revanche est en tout.

Vidou, juin 2008

Enfin il pleut. Une grosse pluie. Diluvienne, disent d’aucuns l’air savant. Pendant qu’un homme qui n’a pas l’eau chez lui, profitant de l’aubaine, sort tout nu dans la rue. On le hue, le conspue. On lui jette la pierre… heureusement philosophale.

Vidou, mai 2008

Il y a 40 ans des barricades s’érigeaient dans les rues de Paris et les pavés volaient. Il y a 40 ans, j’en avais 24, et de Gaulle 77. A nous deux ça fait 96, à nous tous on a fait 68 !

Vidou, avril 2008

« En avril ne te découvre pas d’un fil ». Soumise au proverbe ce mois-là, elle préféra se débobiner ma mère.

Vidou, mars 2008

Un homme blanc déambule avec un collier de bouteilles de lait. Et l’autre qui vient juste de sortir la tête du sable, de lui demander : d’où vient ce liquide blanc ? Et l’homme de répondre : des larmes des noirs, mon enfant.

Vidou, février 2008

Le marchand d’eau passe en pure perte, il a eu la malchance de croiser une caravane de chameaux.

Vidou, janvier 2008

Talons aiguilles et bas résilles, manteau de chinchilla, elle s’appelle Wanda. Et c’est pour ça qu’elle se vend : « Da ! » et que par la suite elle se pend : « Da ! ».

Addis Abeba, décembre 2007

Sur le bord de la route qui mène à Debre Zeit un cheval git les quatre fers en l’air. Sa panse est gonflée, son anus dilaté, on dirait qu’il va exploser. Un mégot l’y aide, s’ensuit la curée.

Addis Abeba, novembre 2007

Veux-tu jouer de moi ? demande l’oiseau-lyre à l’enfant. L’enfant hésite. Il n’a jamais joué d’oiseau, ni lyre, ni autre. Toutefois il le prend sur son cœur et de bonheur l’étouffe.

Addis Abeba, octobre 2007

Pourquoi dit-on malheureuse comme une pierre, demande-elle ? Enlève ton pied et je t’expliquerais, répond la pierre.

Addis Abeba, septembre 2007

Elle met un œuf dans sa chaussette et soudain par le trou qu’elle s’apprêtait à repriser, s’envole un oiseau.

Vidou-Addis Abeba, aout 2007

Partir, c'est dire.

Vidou, juillet 2007

Il a le verbe haut.
Elle l’abat.

Juin 2007

Un homme, un vélo dans la tête, pédale à perdre haleine, de cordonnier bien sûr.

Vidou, mai 2007

A 19 h à Tombeboeuf une poule a pondu un œuf. C’est un œuf dur, comme la poule qui plutôt survécut au pot.

Vidou, avril 2007

- Vous avez les seins denses, dit-il.
Et puis il me laisse là : assise au bord d’une civière, face à mes seins qui dansent sur des radios en noir et blanc.

Mars 2007

Sur un passage à niveau, un vilebrequin à la main, un homme se creuse la cervelle.

Février 2007

Les soixante-neuf bougies sur le gâteau, à trois mois près tu les as eus dans le cul, Lulu ! T’avais donc si froid que ça ?

Vidou, janvier 2007

Un jour elle entend dire que l’amour est aveugle.
Depuis elle l’attend patiemment à la sortie d’une école pour malvoyants.

2009/04/15

Addis Abeba, le 6 décembre 2006

Dans la hotte du père Noël
Il y a une ruse de sioux
Et un cheval à vapeur.
Résultat en chemin, une attaque de train.

Addis, novembre 2006

Mon corps y dort
Dans un corridor
C’est là que dort mon corps
Et le tien y dore où… ?

Vidou, le 1er octobre 2006

La lune est dans le noyer
Pendant que dans l’étang
Frissonne la grenouille.

Vidou, le 15 septembre 2006

À Jan
Tu es mon complément d’objet direct
Mon relatif indéfini
Mon : !

Vidou, août 2006

À Amirata Sambou
Vive la rentrée !
Oui, mais on rentre où ?

Vidou, 29 juillet 2006

Dans le lit il y a un banc... N’est pas ? et sur ce banc on peut s’asseoir, pas vrai ? et du coup se prendre à rêver qu’une étoile à six branches ne peut pas défaire notre ciel…

Clichy-sous-Bois, juin 2006

Quand je serais grand, je serais...
Zinedine Zidane !
Je serais
Zizou
Zazou
Zoulou
À condition que je le devienne.

Manille, mai 2006

Par le trou de la serrure elle aperçut un nouveau nez. C’était un nez camus comme celui d’Albert. Un nez très littéraire. Un nez au bout duquel elle aurait aimé pendre.

Manille, avril 2006

Poisson du moi la raie, et tant qu’à faire manta plutôt que cardiaque !

Manille, le 8 mars 2006

Une femme enceinte accouche prématurément d’un porcelet. Furibond son mari lui demande des explications. Sans se démonter elle lui répond : « Les chiens ne font pas des chats ! »

Février bis, Vidou

Mao, mais... entre la casquette et le turban, la libre expression !

Addis Abeba, février 2006

Je m’appelle Salomon, j’ai 20 ans. Hier, lors de la procession de l’Epiphanie j’ai pris une balle dans le front. Une balle perdue dit-on… par qui ? J’aimerais tant la rendre à son propriétaire.

Vidou, janvier 2006

Je pense, donc je suis,
Et j’ai beaucoup à panser.

Vidou, décembre 2005

Dans la hotte de père Noël y a un rêve. Un vrai rêve en chair et en os.
C’est un clandestin africain, dont le prénom est Sauveur.

Novembre 2005

On ne participe pas à la guerre en Irak, mais on décrète le couvre-feu dans la banlieue de Paris.
Vive la France !

Vidou, octobre 2005

Elle ouvre les yeux et qui voit-elle au pied du lit : Dieu.
Il a les yeux bandés, la bite aussi, et comble de bonheur, il pleure.

Vidou, septembre 2005

Chez le boucher.
Elle veut du veau, il lui propose du merlan et de l'araignée. Elle hésite et finit par prendre la fuite.

Addis Abeba, aout 2005

Près d'une station service
Dans une flaque d'eau irisée
Un enfant se lave la tête
Une femme le derrière
Un homme les pieds
Un chien passe en pissant
Il est incontinent.

Addis Abeba, juillet 2005

L'homme touche à sa faim... mais elle est si cruelle qu'elle lui prend la main.

Vidou, juin 2005

Dans les yeux du garde barrière
Il y a des trains
Et dans ces trains il y a des occasions multiples,
Que le bonhomme saisit par les cheveux,
Que ceux-ci soient roux, blonds ou bruns.

Vidou, mai 2005

Moi, j'ai toujours la tête dans les nuages,
Donc par définition la tête haute.

Addis Abeba, avril 2005

Au nouveau pape je demande le plus court chemin pour aller au ciel.

" L'Afrique, mon enfant " me répond-il.

Nairobi, le 8 mars 2005

Journée de la Femme.

Pourquoi les matraques des policiers turcs ont-elles des poils ?
C'est pour rappeler aux manifestantes que qui s'y frotte, s'y pique ! !

TEXAS, février 2005

C'est juste avant de mourir, juste avant que l'aiguille ne pénètre sa veine, que le condamné pète. C'est un pet déchirant, un pet qui prend aux tripes, un mauvais vent.

Vidou, 1er janvier 2005

Après le tsunami

Ben Tota Beach, janvier 1977.

Monika, petite fille frêle,
aux membres grêles,
tu arpentais la plage les bras chargés de colliers de coquillages.
Un jour je t'ai acheté tous tes colliers
et nous nous sommes assises côte à côte sur le sable.
Tu y a écrit ton prénom et moi le mien,
puis nous les avons enfermés dans un cœur.
Le tien, bat-il toujours, dis-moi… ?

Vidou, décembre 2004

Joyeux Noël

A force de faire du lèche-vitrine, un jour, c'est inévitable, la langue se détache. Et l'on reste coi désemparé devant sa menteuse sur les souliers.

Vidou, novembre 2004

Jam Session

Sans défenses, l'éléphant lève sa trompe au ciel. Un ange y abouche sa trompette. Et de l'empyrée rougeoyant, qu'à deux pas de là implore le paysan, descend un air de blues.

Vidou, octobre 2004

Les oiseaux picoraient la langue des marchands d'appeaux, pendant qu'aux fenêtres des ministères, en douce on tirait les rideaux.

Vidou, septembre 2004

Rentrée

L'âne en a marre de porter le chapeau, le bonnet plus exactement. Aussi un jour en coiffe-t-il l'enfant qui le suivait ingénument.

Vidou, aout 2004

À l'homme qui sous lui tend la main, sans réfléchir l'équilibriste tend la perche.

Vidou, juillet 2004

J'y mettrais ma main au feu, dit l'une.
L'autre, moi la mienne à couper.
Et la troisième de trancher.

Vidou, le 10 juin 2004

Dans la Série Les Grandes Enigmes

Dans une région reculée, dont on ne saurait dire de quoi, un phoque s'ébat dans une baignoire en acier trempée, dont on ne saurait dire de quoi.
Pendant qu'à deux pas de là un homme se creuse la tête.

Vidou, mai 2004

A Paul Guimard

Mais… mais oui, c’est bien le mois de mai qu’il a choisi pour lever l’ancre ;
Qui s’étonnera désormais qu’il y ait des pâtés sur ma page…

Vidou, avril 2004

Dans la main du facteur, il y a un petit bleu.
Dans la main du cafetier, il y a un petit blanc.
Et dans celle du désespoir, il y a un petit noir.

Tirana, mars 2004

À Volontaire, parce qu'il en fallait un, un usager se jette sous le métro.

Tirana, février 2004

D'une cloche à l'autre : Compagnon, aurais-tu une cigarette ? Et du feu s'il te plait, avec ?
Compagnon, si ce n'est pas trop te demander, avec ça, aurais-tu une idée de quel côté se trouve la Dignité ?

Vidou, janvier 2004

Le temps passe,
Imprudente une enfant le suit.

Décembre 2003

"Money, money, money, It's a rich man's world"

Les fêtes approchent !
De qui au fait ?

Tirana, novembre 2003

Sur les tombes de nos défunts
Tremblent des chrysanthèmes à grosses têtes
Tandis que les nôtres chenues
Presque déjà de mort, s'emploient à faire bonne figure.

Tirana, octobre 2003

J'ai commandé une truite au bleu, histoire de mettre un peu de ciel dans mon assiette.

Vidou, septembre 2003

Pour y voir clair, je broie du noir.

Tirana, aout 2003

Nous ne sommes pas à pâques et pourtant les cloches de Rome sonnent le glas de nous aimer les uns les autres à notre gré.

Tirana, juillet 2003

Je te salue ô tournesol,
Soleil de ceux qui ne partent pas en vacances.

Tirana, juin 2003

Celui qui a un mot sur le bout de la langue ne prendra jamais la parole.

Tirana, mai 2003

En mai, fais ce qu'il te plait.
Elle mit plusieurs cordes à son arc et ainsi inventa la harpe.

Tirana, 1er avril 2003

Vous avez entendu… Il parait qu'il y a eu un lâché de colombes dans le désert. Mais attendez, le plus beau, enfin façon de parler, elles portaient une bombe sous chaque aile… Oh, pas grosse, une tête d'épingle à peine. Mais ça suffit pour expédier un ange au Paradis.

Tirana, mars 2003

Je condescends, dit-il, et ce faisant il tombe de toute sa hauteur…

Tirana, février 2003

Non ! Et si les armes à bout d'abus, plutôt qu'à bout portant, se retourneraient contre ceux qui les portent…

Tirana, janvier 2003

L'an neuf l'envieux
À quand l'amphore
pour les plus faibles ?

Décembre 2002

Nuit de Noël.

Quand le jour se lève du pied gauche, mieux vaut ne pas le contrarier…
Marcher au pas, si l'on peut dire.
Mais quand la nuit tombe fatiguée, pourquoi ne pas en profiter pour lui engourdir une étoile ?

Tirana, novembre, 2002

Octobre, 2002
Le Kremlin pète...
Putin ! Quel gaz !!

Tirana, octobre 2002

Ils sont deux.
Les autres sont nombreux.
Ils sont noirs.
Les autres sont blancs. Je vous laisse le soin d'écrire la suite…

Tirana, septembre 2002

Doute.

Un matin qu'il gelait à pierre fendre, afin d'attirer l'attention sur moi, je suis sortie nue dans la rue. Pas un regard, pas un commentaire, rien ! C'est alors que j'ai commencé à me poser des questions quant à ma matérialité.

Vidou, aout 2002

No direction home.

Quelqu'un a volé sa chaine à l'arpenteur
et depuis sans repaires
il erre à tort et de travers.

Tirana, juillet 2002

Navigatrice solitaire.
J'ai jeté l'encre sur la page.
L'encre, en se répandant, à fait un bateau.
À ce bateau j'ai dessiné une voile.
Et depuis, je navigue sur l'amère mer des mots.

Tirana, juin 2002

Sale temps
Quand le soleil ne se couche pas au bon endroit, il arrive que les bottes des hommes le piétinent. Qui s'étonnera alors que les lendemains de ces jours-là, la pluie soit rouge ?

Tirana, 1er mai 2002

Aux urnes citoyens ! Pourquoi voter blanc quand le muguet l'est déjà ?

Tirana, 1er avril 2002

Je suis poids, je suis son
Je suis de parapluie baleine
Je suis un " C'est assez ! "
Que personne n'entend.

Tirana, mars 2002

Assise sur un banc, une femme en larmes se tient la mâchoire à deux mains. Tandis que son amant, menteur comme un arracheur de dents, s'éloigne en sifflotant.

2009/04/14

Tirana, février 2002

Le premier n'avait qu'un bras,
le second qu'une jambe,
le troisième, qui n'avait qu'un œil, fut le seul à remarquer la mort,
qui dédaigneuse passait à leur côté.

Addis Abeba, janvier 2002

Bonne année dans la bande de Gaza.
Seule sous le ciel, où brillent, croit-elle, les yeux des disparus, à bout l'enfant se saisit de son chagrin, le comprime, le tasse, en fait une boule : une balle !

Addis Abeba, décembre 2001

A la grande braderie de la vie, sous le regard indifférent des chalands, se vendent des enfants de toutes les couleurs.

Addis Abeba, novembre 2001

"Trop, c'est trop !" s'écrit le bourreau et du trousseau qui pend à sa ceinture, il détache la clef des champs, la lance au dernier condamné, qui par hasard est un enfant.

Addis Abeba, octobre 2001

Je rêvais que je rêvais. Or, je ne rêvais pas, la nuit tombait vraiment de tous côtés.

Addis Abeba, septembre 2001

Alors l'enfant détourna les yeux de l'écran et demanda :
- C'est une publicité pour quel film ?
- Celui de ton avenir mon fils, lui répondit sa mère en se signant.

Vidou, aout 2001

On était parti le matin tôt, pour aller voir la mer, mais quand on est arrivé au bord, personne ! On a demandé à un homme qui construisait un château de sable, s'il savait où elle était. Il nous a répondu qu'elle était partie faire un tour... Qu'on n'avait qu'à s'assoir, qu'elle reviendrait... Que la mer revient toujours. On s'est assis, papa et moi, même si on sait bien que c'est pas vrai...

Addis Abeba, juillet 2001

On poursuivait un rêve que nous n'arrivions pas à rattraper et ça nous distrayait. Et puis un jour le rêve s'est essoufflé et nous l'avons doublé, sans nous en rendre compte.

Addis Abeba, juin 2001

Sous la patte du chat, la souris se débat.
Sous la patte de l'homme, la femme fait de même.
A l'écart la nature attend en tremblant.
Elle aussi est femelle.

Addis Abeba, le premier mai 2001

Aux étudiants vivants, à ceux tués, blessés et torturés, le mois dernier à Addis Abeba.

Le bruit des armes couvre les cris,
celui des larmes le chant de l'espoir évanoui,
pendant que celui des pierres,
auquel se mêle celui des mères,
monte vibrant dans la lumière.

Addis Abeba, avril 2001

On tombe sur un mot par hasard, en cherchant l'orthographe d'un autre, et résultat : Épistaxis.

Addis Abeba, mars 2001

Déboires d'un pétomane.
C'était un gars qui voulait péter plus haut qu'il n'avait le cul. Alors il monta sur un tabouret, en tomba, et mourut.

Addis Abeba, le 19 février 2001

A Emil
Vertige
Un précipice venait vers moi. Assise sur un banc, je faisais semblant de ne pas le voir... Mon journal m'y aidait. Comme il avançait lentement, j'espérais qu'en chemin il change de direction ou encore que quelqu'un vienne s'assoir à côté de moi, et qu'ainsi troublé, on sait combien les précipices se troublent facilement... L'eau à côté n'est rien, il se propose à l'autre... J'espérais... Quand un pincement au côté gauche, au lob de l'oreille précisément, me rappela, qu'on invoque pas impunément les profondeurs.

Addis Abeba, janvier 2001

A Britt
Mauvais sang
A l'aube du nouveau millénaire, le nouveau président des États-Unis se mord les doigts : Et si la Maison Blanche était hantée d'ombres contraires ?

Vidou, le 24 décembre 2000

Message au Père Noël avec copie au Pape :
Faute de préservatif, envoyez-nous des hosties pour camoufler nos plaies.
L'Afrique en renaissance.

Addis Abeba, novembre 2000

Comme des mouches !
Ils tombent pareil, sans bruit, d'un bout à l'autre du pays. Souvent fauchés comme fleurs au printemps, ils s'éteignent ignorant de quoi. Face au mot qui les tue, leurs yeux ingénus s'écarquillent… HIV, est-ce une chèvre ou bien un chien ?

Addis Abeba, octobre 2000

Promo !
Baisse mon site.
Comme on baisserait l'abat-jour,
le ton,
les yeux jamais !
hormis pour lire.
Installe-toi bien et passons un moment ensemble.
Du riz aux larmes - Hanoï Blues

Addis Abeba, le 12 septembre 2000

Bonne Année !
Rajeunie de sept ans, puisqu'ici depuis le 11 septembre nous sommes en 1993. À cette occasion il y avait fête à l'hôtel Sheraton. Pièce montée au milieu des toits en taule ondulée.
Et bonheur ! Cette fête n'était pas uniquement réservée aux riches. Grâce à un écran géant dressé devant le bâtiment, les pauvres eux aussi pouvaient participer aux festivités. Voir entre deux averses à vous coucher une vache sur le flanc, les chants, les danses, et ce que les nantis se mettaient dans la lampe !

Addis Abeba, aout 2000

Le jour se lève. Ça se passe sur le trottoir autour de Maskal Square. Y a un enfant qui cherche le sein de sa mère. Pas loin, son frère cerné de chiens, sa pitance dans les poubelles. A deux pas de là un cul-de-jatte les traces de ses mains dans la boue. Un aveugle son chemin. Et il n'est que 6 heure du matin

À l'ombre d'un noyer, France, juillet 2000

Ça bouge.
Un homme haut placé crache. Ça retombe comme il se doit sur celui qui est au bas de l'échelle. Mais comme celui-ci a une scie et qu'il n'en est pas à son premier barreau...

Quelque part en France entre ciel et tournesols , juin 2000

C'était un gars qui parlait à la radio : il était speaker.
Un jour, fatigué de débiter des conneries, il a dit ce qu'il avait sur le cœur... Et ça a fait boom ! Le SAMU est venu, les pompiers, tout le truc ! On a même appelé un prêtre. Un vrai remue-ménage ! Les oreilles des auditeurs en bourdonnent encore.
Comme quoi faut se méfier du direct.

Stockholm, mai 2000

" Joli mois de mai, quand reviendras-tu m’apporter des feuilles pour me torcher le C... "
Joli mois de mai, ignorant ce qu’était le C… revînt avec des feuilles blanches immaculées qu’il me fallut bien m’appliquer à remplir !

En avril ne te découvre pas d’un fil, 2000

Prévenue par le dicton, je n’aurais pas dû le faire. Cependant je le fis, et voici ce qui s’en suivit...
me pris les pieds dedans et tombais la tête en avant. C’est alors qu’il me souvînt, que la vie ne tenait qu’à un fil, mais comment j'aurais su que c’était le dernier ?

Addis Abeba, mars 2000

Y a des vaches sur le dos, pattes en l'air.
Dans leurs ventres des veaux qui bêlent.
Y a un paysan, mains jointes sur son bâton,
Qui regarde le ciel,
Un ciel depuis si longtemps bleu,
que la vache en a fermé les yeux.

Février 2000

Rebranchée !

8 janvier 2000

56 balais pour tout balayer !

Décembre 1999

Le cœur consumé.

Novembre 1999

Le cœur sous la cendre.

Hanoï, octobre 1999

Good Night Vietnam !
Que de ta nuit profonde jaillisse la lumière, étincelante ! Comme jadis la lame de l'épée des eaux du petit lac.

Hanoï, septembre 1999

Si on savait ce qu'il se passe dans la tête d'un homme qui va couper celle d'un autre homme, on ne serait pas plus avancé. Ce qu'il faut c'est trancher : en finir une bonne fois avec la guillotine et toutes autres pratiques indignes.

Paris, aout 1999

Pari gagné
pari perdu
Paris tout autour étendu
pareil à un grand manteau gris
avec ses poches de misère.

Quelque part en France entre vignes et tournesols, juillet 1999

Un soir que sous l'orme étendue
tête nue
je rêvais,
un oiseau me ramena à la réalité.

Hanoï, juin 1999

L'écheveau des mots
Les chevaux de trait
Celui de rature
Et moi dans tout ça ?

Hanoï, mai 1999

Il tombe des cordes ! Et toujours pas d'abris pour nous protéger des pendus.

Hanoï, avril 1999

Il manque quelqu'un... Je sens qu'il manque quelqu'un. Quelqu'un que j'aime. Son nom... Je l'avais sur le bout de la langue, juste avant qu'on ne me la coupe. Quelle solitude maintenant.

Mars 1999

En mars 1999 naissaient les mots du moi à Hanoï (Temple de la littérature).

Février 1999

Le 19 février 1980 naissait son fils Emil à Stockholm.

Janvier 1999

Le 8 janvier 1944 naissait l'auteur à Paris, 14ème.

2009/04/05

Introduction

Les mots du moi de Jeanne ont été publiés sur son site depuis début 1999. Sur ce site il n'y a pas eu une ouverture pour les lecteurs d'y répondre. En publiant Les mots du moi ici on donne aux lecteurs les moyens de faire des commentaires et discuter le contenu de plus que 120 mots déjà écrits. Les autres vont être publiés chaque moi à venir. Ça va prendre un certain temps d'organiser les premiers mots. Voilà ce qui va venir.
Le rédacteur.