« Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille »
Laquelle ? Moi j’en vois plus, ni de crapauds.
Heureusement que les hérons et les grues ne s’attaquent pas encore aux hommes,
Sinon aux dires des gens d’ici, nos villages se dépeupleraient et les cimetières déjà pleins se rempliraient encore.
2009/04/17
Paris, mars 2009
A Mourette
Une nuit, j’ai curieusement rencontré en la personne de la patronne de la Cavetière, un café restaurant jazzy, boulevard Richard Lenoir, un de mes personnages. Mais le plus étrange, c’est qu’elle m’ait reconnue aussi. Y aurait-il des lieux habités ?
Vidou, février 2009
J’ai une épine d’or sale
Qui j’arrive pas à m’enlever de la colonne.
Qui dois-je consulter,
Un paradis fiscal ou une psy ?
Qui j’arrive pas à m’enlever de la colonne.
Qui dois-je consulter,
Un paradis fiscal ou une psy ?
2009/04/16
Vidou, janvier 2009
Nettoyage.
Le pape fait sa lessive
à l’(h) Omo, la poudre à qui,
c’est bien connu, aucune tache ne résiste !
Amen… ton linge.
Le pape fait sa lessive
à l’(h) Omo, la poudre à qui,
c’est bien connu, aucune tache ne résiste !
Amen… ton linge.
Vidou, Noël 2008
C’est un gars
Il s’appelait Ducon
Mais sans la joie
Comme ça pour lui Noël
Avec les autres jours
C’est du kif :
Le contraire de gai.
Il s’appelait Ducon
Mais sans la joie
Comme ça pour lui Noël
Avec les autres jours
C’est du kif :
Le contraire de gai.
Vidou, novembre 2008
Une rumeur dit que Barack Obama n’est pas clair.
Pas autant que Michael Jackson, je l’accorde à ses détracteurs.
Parait même que du sang noir coulerait dans ses veines.
Mais y a bien du sang bleu…
Pour ma part, partout où les vents m’ont portée
Je n’en ai toujours vu que du rouge.
Trop.
Pas autant que Michael Jackson, je l’accorde à ses détracteurs.
Parait même que du sang noir coulerait dans ses veines.
Mais y a bien du sang bleu…
Pour ma part, partout où les vents m’ont portée
Je n’en ai toujours vu que du rouge.
Trop.
Vidou, octobre 2008
Dans la trousse du médecin y a rien.
Dans le ventre de l’enfant non plus.
Faut employer les grands moyens.
C’est qui ceux-là ? se demande inquiète la mère qui n’a jamais entendu parler d’eux.
Dans le ventre de l’enfant non plus.
Faut employer les grands moyens.
C’est qui ceux-là ? se demande inquiète la mère qui n’a jamais entendu parler d’eux.
Vidou, septembre 2008
Marchand de vent en rupture de stock, en ayant marre de faire le pied de grue, j’ai demandé à la vendeuse d’écrire sur la vitrine : Rien à vendre. Elle a inversé le I et le E. Depuis je ne désemplis plus.
Vidou, aout 2008
Loin du Nid d’oiseau, dans la périphérie de Beijing, sa plume trempé dans l’encre de Chine, une femme tente de dessiner le visage de la démocratie. Tandis qu’au même instant, une autre dans les territoires occupés, porte à bout de bras ce qui en constituait l’avenir : le corps en sang de son enfant.
Vidou, juillet 2008
Quand les poules auront des dents, il nous faudra avoir la notre dure. Surtout en ce qui concerne l’œuf cuit de cette façon. La revanche est en tout.
Vidou, juin 2008
Enfin il pleut. Une grosse pluie. Diluvienne, disent d’aucuns l’air savant. Pendant qu’un homme qui n’a pas l’eau chez lui, profitant de l’aubaine, sort tout nu dans la rue. On le hue, le conspue. On lui jette la pierre… heureusement philosophale.
Vidou, mai 2008
Il y a 40 ans des barricades s’érigeaient dans les rues de Paris et les pavés volaient. Il y a 40 ans, j’en avais 24, et de Gaulle 77. A nous deux ça fait 96, à nous tous on a fait 68 !
Vidou, avril 2008
« En avril ne te découvre pas d’un fil ». Soumise au proverbe ce mois-là, elle préféra se débobiner ma mère.
Vidou, mars 2008
Un homme blanc déambule avec un collier de bouteilles de lait. Et l’autre qui vient juste de sortir la tête du sable, de lui demander : d’où vient ce liquide blanc ? Et l’homme de répondre : des larmes des noirs, mon enfant.
Vidou, février 2008
Le marchand d’eau passe en pure perte, il a eu la malchance de croiser une caravane de chameaux.
Vidou, janvier 2008
Talons aiguilles et bas résilles, manteau de chinchilla, elle s’appelle Wanda. Et c’est pour ça qu’elle se vend : « Da ! » et que par la suite elle se pend : « Da ! ».
Addis Abeba, décembre 2007
Sur le bord de la route qui mène à Debre Zeit un cheval git les quatre fers en l’air. Sa panse est gonflée, son anus dilaté, on dirait qu’il va exploser. Un mégot l’y aide, s’ensuit la curée.
Addis Abeba, novembre 2007
Veux-tu jouer de moi ? demande l’oiseau-lyre à l’enfant. L’enfant hésite. Il n’a jamais joué d’oiseau, ni lyre, ni autre. Toutefois il le prend sur son cœur et de bonheur l’étouffe.
Addis Abeba, octobre 2007
Pourquoi dit-on malheureuse comme une pierre, demande-elle ? Enlève ton pied et je t’expliquerais, répond la pierre.
Addis Abeba, septembre 2007
Elle met un œuf dans sa chaussette et soudain par le trou qu’elle s’apprêtait à repriser, s’envole un oiseau.
Vidou, mai 2007
A 19 h à Tombeboeuf une poule a pondu un œuf. C’est un œuf dur, comme la poule qui plutôt survécut au pot.
Vidou, avril 2007
- Vous avez les seins denses, dit-il.
Et puis il me laisse là : assise au bord d’une civière, face à mes seins qui dansent sur des radios en noir et blanc.
Et puis il me laisse là : assise au bord d’une civière, face à mes seins qui dansent sur des radios en noir et blanc.
Février 2007
Les soixante-neuf bougies sur le gâteau, à trois mois près tu les as eus dans le cul, Lulu ! T’avais donc si froid que ça ?
Vidou, janvier 2007
Un jour elle entend dire que l’amour est aveugle.
Depuis elle l’attend patiemment à la sortie d’une école pour malvoyants.
Depuis elle l’attend patiemment à la sortie d’une école pour malvoyants.
2009/04/15
Addis Abeba, le 6 décembre 2006
Dans la hotte du père Noël
Il y a une ruse de sioux
Et un cheval à vapeur.
Résultat en chemin, une attaque de train.
Il y a une ruse de sioux
Et un cheval à vapeur.
Résultat en chemin, une attaque de train.
Addis, novembre 2006
Mon corps y dort
Dans un corridor
C’est là que dort mon corps
Et le tien y dore où… ?
Dans un corridor
C’est là que dort mon corps
Et le tien y dore où… ?
Vidou, le 1er octobre 2006
La lune est dans le noyer
Pendant que dans l’étang
Frissonne la grenouille.
Pendant que dans l’étang
Frissonne la grenouille.
Vidou, 29 juillet 2006
Dans le lit il y a un banc... N’est pas ? et sur ce banc on peut s’asseoir, pas vrai ? et du coup se prendre à rêver qu’une étoile à six branches ne peut pas défaire notre ciel…
Clichy-sous-Bois, juin 2006
Quand je serais grand, je serais...
Zinedine Zidane !
Je serais
Zizou
Zazou
Zoulou
À condition que je le devienne.
Zinedine Zidane !
Je serais
Zizou
Zazou
Zoulou
À condition que je le devienne.
Manille, mai 2006
Par le trou de la serrure elle aperçut un nouveau nez. C’était un nez camus comme celui d’Albert. Un nez très littéraire. Un nez au bout duquel elle aurait aimé pendre.
Manille, le 8 mars 2006
Une femme enceinte accouche prématurément d’un porcelet. Furibond son mari lui demande des explications. Sans se démonter elle lui répond : « Les chiens ne font pas des chats ! »
Addis Abeba, février 2006
Je m’appelle Salomon, j’ai 20 ans. Hier, lors de la procession de l’Epiphanie j’ai pris une balle dans le front. Une balle perdue dit-on… par qui ? J’aimerais tant la rendre à son propriétaire.
Vidou, décembre 2005
Dans la hotte de père Noël y a un rêve. Un vrai rêve en chair et en os.
C’est un clandestin africain, dont le prénom est Sauveur.
C’est un clandestin africain, dont le prénom est Sauveur.
Novembre 2005
On ne participe pas à la guerre en Irak, mais on décrète le couvre-feu dans la banlieue de Paris.
Vive la France !
Vive la France !
Vidou, octobre 2005
Elle ouvre les yeux et qui voit-elle au pied du lit : Dieu.
Il a les yeux bandés, la bite aussi, et comble de bonheur, il pleure.
Il a les yeux bandés, la bite aussi, et comble de bonheur, il pleure.
Vidou, septembre 2005
Chez le boucher.
Elle veut du veau, il lui propose du merlan et de l'araignée. Elle hésite et finit par prendre la fuite.
Elle veut du veau, il lui propose du merlan et de l'araignée. Elle hésite et finit par prendre la fuite.
Addis Abeba, aout 2005
Près d'une station service
Dans une flaque d'eau irisée
Un enfant se lave la tête
Une femme le derrière
Un homme les pieds
Un chien passe en pissant
Il est incontinent.
Dans une flaque d'eau irisée
Un enfant se lave la tête
Une femme le derrière
Un homme les pieds
Un chien passe en pissant
Il est incontinent.
Addis Abeba, juillet 2005
L'homme touche à sa faim... mais elle est si cruelle qu'elle lui prend la main.
Vidou, juin 2005
Dans les yeux du garde barrière
Il y a des trains
Et dans ces trains il y a des occasions multiples,
Que le bonhomme saisit par les cheveux,
Que ceux-ci soient roux, blonds ou bruns.
Il y a des trains
Et dans ces trains il y a des occasions multiples,
Que le bonhomme saisit par les cheveux,
Que ceux-ci soient roux, blonds ou bruns.
Addis Abeba, avril 2005
Au nouveau pape je demande le plus court chemin pour aller au ciel.
" L'Afrique, mon enfant " me répond-il.
" L'Afrique, mon enfant " me répond-il.
Nairobi, le 8 mars 2005
Journée de la Femme.
Pourquoi les matraques des policiers turcs ont-elles des poils ?
C'est pour rappeler aux manifestantes que qui s'y frotte, s'y pique ! !
Pourquoi les matraques des policiers turcs ont-elles des poils ?
C'est pour rappeler aux manifestantes que qui s'y frotte, s'y pique ! !
TEXAS, février 2005
C'est juste avant de mourir, juste avant que l'aiguille ne pénètre sa veine, que le condamné pète. C'est un pet déchirant, un pet qui prend aux tripes, un mauvais vent.
Vidou, 1er janvier 2005
Après le tsunami
Ben Tota Beach, janvier 1977.
Monika, petite fille frêle,
aux membres grêles,
tu arpentais la plage les bras chargés de colliers de coquillages.
Un jour je t'ai acheté tous tes colliers
et nous nous sommes assises côte à côte sur le sable.
Tu y a écrit ton prénom et moi le mien,
puis nous les avons enfermés dans un cœur.
Le tien, bat-il toujours, dis-moi… ?
Ben Tota Beach, janvier 1977.
Monika, petite fille frêle,
aux membres grêles,
tu arpentais la plage les bras chargés de colliers de coquillages.
Un jour je t'ai acheté tous tes colliers
et nous nous sommes assises côte à côte sur le sable.
Tu y a écrit ton prénom et moi le mien,
puis nous les avons enfermés dans un cœur.
Le tien, bat-il toujours, dis-moi… ?
Vidou, décembre 2004
Joyeux Noël
A force de faire du lèche-vitrine, un jour, c'est inévitable, la langue se détache. Et l'on reste coi désemparé devant sa menteuse sur les souliers.
A force de faire du lèche-vitrine, un jour, c'est inévitable, la langue se détache. Et l'on reste coi désemparé devant sa menteuse sur les souliers.
Vidou, novembre 2004
Jam Session
Sans défenses, l'éléphant lève sa trompe au ciel. Un ange y abouche sa trompette. Et de l'empyrée rougeoyant, qu'à deux pas de là implore le paysan, descend un air de blues.
Sans défenses, l'éléphant lève sa trompe au ciel. Un ange y abouche sa trompette. Et de l'empyrée rougeoyant, qu'à deux pas de là implore le paysan, descend un air de blues.
Vidou, octobre 2004
Les oiseaux picoraient la langue des marchands d'appeaux, pendant qu'aux fenêtres des ministères, en douce on tirait les rideaux.
Vidou, septembre 2004
Rentrée
L'âne en a marre de porter le chapeau, le bonnet plus exactement. Aussi un jour en coiffe-t-il l'enfant qui le suivait ingénument.
L'âne en a marre de porter le chapeau, le bonnet plus exactement. Aussi un jour en coiffe-t-il l'enfant qui le suivait ingénument.
Vidou, juillet 2004
J'y mettrais ma main au feu, dit l'une.
L'autre, moi la mienne à couper.
Et la troisième de trancher.
L'autre, moi la mienne à couper.
Et la troisième de trancher.
Vidou, le 10 juin 2004
Dans la Série Les Grandes Enigmes
Dans une région reculée, dont on ne saurait dire de quoi, un phoque s'ébat dans une baignoire en acier trempée, dont on ne saurait dire de quoi.
Pendant qu'à deux pas de là un homme se creuse la tête.
Dans une région reculée, dont on ne saurait dire de quoi, un phoque s'ébat dans une baignoire en acier trempée, dont on ne saurait dire de quoi.
Pendant qu'à deux pas de là un homme se creuse la tête.
Vidou, mai 2004
A Paul Guimard
Mais… mais oui, c’est bien le mois de mai qu’il a choisi pour lever l’ancre ;
Qui s’étonnera désormais qu’il y ait des pâtés sur ma page…
Mais… mais oui, c’est bien le mois de mai qu’il a choisi pour lever l’ancre ;
Qui s’étonnera désormais qu’il y ait des pâtés sur ma page…
Vidou, avril 2004
Dans la main du facteur, il y a un petit bleu.
Dans la main du cafetier, il y a un petit blanc.
Et dans celle du désespoir, il y a un petit noir.
Dans la main du cafetier, il y a un petit blanc.
Et dans celle du désespoir, il y a un petit noir.
Tirana, février 2004
D'une cloche à l'autre : Compagnon, aurais-tu une cigarette ? Et du feu s'il te plait, avec ?
Compagnon, si ce n'est pas trop te demander, avec ça, aurais-tu une idée de quel côté se trouve la Dignité ?
Compagnon, si ce n'est pas trop te demander, avec ça, aurais-tu une idée de quel côté se trouve la Dignité ?
Décembre 2003
"Money, money, money, It's a rich man's world"
Les fêtes approchent !
De qui au fait ?
Les fêtes approchent !
De qui au fait ?
Tirana, novembre 2003
Sur les tombes de nos défunts
Tremblent des chrysanthèmes à grosses têtes
Tandis que les nôtres chenues
Presque déjà de mort, s'emploient à faire bonne figure.
Tremblent des chrysanthèmes à grosses têtes
Tandis que les nôtres chenues
Presque déjà de mort, s'emploient à faire bonne figure.
Tirana, octobre 2003
J'ai commandé une truite au bleu, histoire de mettre un peu de ciel dans mon assiette.
Tirana, aout 2003
Nous ne sommes pas à pâques et pourtant les cloches de Rome sonnent le glas de nous aimer les uns les autres à notre gré.
Tirana, mai 2003
En mai, fais ce qu'il te plait.
Elle mit plusieurs cordes à son arc et ainsi inventa la harpe.
Elle mit plusieurs cordes à son arc et ainsi inventa la harpe.
Tirana, 1er avril 2003
Vous avez entendu… Il parait qu'il y a eu un lâché de colombes dans le désert. Mais attendez, le plus beau, enfin façon de parler, elles portaient une bombe sous chaque aile… Oh, pas grosse, une tête d'épingle à peine. Mais ça suffit pour expédier un ange au Paradis.
Tirana, février 2003
Non ! Et si les armes à bout d'abus, plutôt qu'à bout portant, se retourneraient contre ceux qui les portent…
Décembre 2002
Nuit de Noël.
Quand le jour se lève du pied gauche, mieux vaut ne pas le contrarier…
Marcher au pas, si l'on peut dire.
Mais quand la nuit tombe fatiguée, pourquoi ne pas en profiter pour lui engourdir une étoile ?
Quand le jour se lève du pied gauche, mieux vaut ne pas le contrarier…
Marcher au pas, si l'on peut dire.
Mais quand la nuit tombe fatiguée, pourquoi ne pas en profiter pour lui engourdir une étoile ?
Tirana, octobre 2002
Ils sont deux.
Les autres sont nombreux.
Ils sont noirs.
Les autres sont blancs. Je vous laisse le soin d'écrire la suite…
Les autres sont nombreux.
Ils sont noirs.
Les autres sont blancs. Je vous laisse le soin d'écrire la suite…
Tirana, septembre 2002
Doute.
Un matin qu'il gelait à pierre fendre, afin d'attirer l'attention sur moi, je suis sortie nue dans la rue. Pas un regard, pas un commentaire, rien ! C'est alors que j'ai commencé à me poser des questions quant à ma matérialité.
Un matin qu'il gelait à pierre fendre, afin d'attirer l'attention sur moi, je suis sortie nue dans la rue. Pas un regard, pas un commentaire, rien ! C'est alors que j'ai commencé à me poser des questions quant à ma matérialité.
Vidou, aout 2002
No direction home.
Quelqu'un a volé sa chaine à l'arpenteur
et depuis sans repaires
il erre à tort et de travers.
Quelqu'un a volé sa chaine à l'arpenteur
et depuis sans repaires
il erre à tort et de travers.
Tirana, juillet 2002
Navigatrice solitaire.
J'ai jeté l'encre sur la page.
L'encre, en se répandant, à fait un bateau.
À ce bateau j'ai dessiné une voile.
Et depuis, je navigue sur l'amère mer des mots.
J'ai jeté l'encre sur la page.
L'encre, en se répandant, à fait un bateau.
À ce bateau j'ai dessiné une voile.
Et depuis, je navigue sur l'amère mer des mots.
Tirana, juin 2002
Sale temps
Quand le soleil ne se couche pas au bon endroit, il arrive que les bottes des hommes le piétinent. Qui s'étonnera alors que les lendemains de ces jours-là, la pluie soit rouge ?
Quand le soleil ne se couche pas au bon endroit, il arrive que les bottes des hommes le piétinent. Qui s'étonnera alors que les lendemains de ces jours-là, la pluie soit rouge ?
Tirana, 1er avril 2002
Je suis poids, je suis son
Je suis de parapluie baleine
Je suis un " C'est assez ! "
Que personne n'entend.
Je suis de parapluie baleine
Je suis un " C'est assez ! "
Que personne n'entend.
Tirana, mars 2002
Assise sur un banc, une femme en larmes se tient la mâchoire à deux mains. Tandis que son amant, menteur comme un arracheur de dents, s'éloigne en sifflotant.
2009/04/14
Tirana, février 2002
Le premier n'avait qu'un bras,
le second qu'une jambe,
le troisième, qui n'avait qu'un œil, fut le seul à remarquer la mort,
qui dédaigneuse passait à leur côté.
le second qu'une jambe,
le troisième, qui n'avait qu'un œil, fut le seul à remarquer la mort,
qui dédaigneuse passait à leur côté.
Addis Abeba, janvier 2002
Bonne année dans la bande de Gaza.
Seule sous le ciel, où brillent, croit-elle, les yeux des disparus, à bout l'enfant se saisit de son chagrin, le comprime, le tasse, en fait une boule : une balle !
Seule sous le ciel, où brillent, croit-elle, les yeux des disparus, à bout l'enfant se saisit de son chagrin, le comprime, le tasse, en fait une boule : une balle !
Addis Abeba, décembre 2001
A la grande braderie de la vie, sous le regard indifférent des chalands, se vendent des enfants de toutes les couleurs.
Addis Abeba, novembre 2001
"Trop, c'est trop !" s'écrit le bourreau et du trousseau qui pend à sa ceinture, il détache la clef des champs, la lance au dernier condamné, qui par hasard est un enfant.
Addis Abeba, octobre 2001
Je rêvais que je rêvais. Or, je ne rêvais pas, la nuit tombait vraiment de tous côtés.
Addis Abeba, septembre 2001
Alors l'enfant détourna les yeux de l'écran et demanda :
- C'est une publicité pour quel film ?
- Celui de ton avenir mon fils, lui répondit sa mère en se signant.
- C'est une publicité pour quel film ?
- Celui de ton avenir mon fils, lui répondit sa mère en se signant.
Vidou, aout 2001
On était parti le matin tôt, pour aller voir la mer, mais quand on est arrivé au bord, personne ! On a demandé à un homme qui construisait un château de sable, s'il savait où elle était. Il nous a répondu qu'elle était partie faire un tour... Qu'on n'avait qu'à s'assoir, qu'elle reviendrait... Que la mer revient toujours. On s'est assis, papa et moi, même si on sait bien que c'est pas vrai...
Addis Abeba, juillet 2001
On poursuivait un rêve que nous n'arrivions pas à rattraper et ça nous distrayait. Et puis un jour le rêve s'est essoufflé et nous l'avons doublé, sans nous en rendre compte.
Addis Abeba, juin 2001
Sous la patte du chat, la souris se débat.
Sous la patte de l'homme, la femme fait de même.
A l'écart la nature attend en tremblant.
Elle aussi est femelle.
Sous la patte de l'homme, la femme fait de même.
A l'écart la nature attend en tremblant.
Elle aussi est femelle.
Addis Abeba, le premier mai 2001
Aux étudiants vivants, à ceux tués, blessés et torturés, le mois dernier à Addis Abeba.
Le bruit des armes couvre les cris,
celui des larmes le chant de l'espoir évanoui,
pendant que celui des pierres,
auquel se mêle celui des mères,
monte vibrant dans la lumière.
Le bruit des armes couvre les cris,
celui des larmes le chant de l'espoir évanoui,
pendant que celui des pierres,
auquel se mêle celui des mères,
monte vibrant dans la lumière.
Addis Abeba, avril 2001
On tombe sur un mot par hasard, en cherchant l'orthographe d'un autre, et résultat : Épistaxis.
Addis Abeba, mars 2001
Déboires d'un pétomane.
C'était un gars qui voulait péter plus haut qu'il n'avait le cul. Alors il monta sur un tabouret, en tomba, et mourut.
C'était un gars qui voulait péter plus haut qu'il n'avait le cul. Alors il monta sur un tabouret, en tomba, et mourut.
Addis Abeba, le 19 février 2001
A Emil
VertigeUn précipice venait vers moi. Assise sur un banc, je faisais semblant de ne pas le voir... Mon journal m'y aidait. Comme il avançait lentement, j'espérais qu'en chemin il change de direction ou encore que quelqu'un vienne s'assoir à côté de moi, et qu'ainsi troublé, on sait combien les précipices se troublent facilement... L'eau à côté n'est rien, il se propose à l'autre... J'espérais... Quand un pincement au côté gauche, au lob de l'oreille précisément, me rappela, qu'on invoque pas impunément les profondeurs.
Addis Abeba, janvier 2001
A Britt
Mauvais sang
A l'aube du nouveau millénaire, le nouveau président des États-Unis se mord les doigts : Et si la Maison Blanche était hantée d'ombres contraires ?
Mauvais sang
A l'aube du nouveau millénaire, le nouveau président des États-Unis se mord les doigts : Et si la Maison Blanche était hantée d'ombres contraires ?
Vidou, le 24 décembre 2000
Message au Père Noël avec copie au Pape :
Faute de préservatif, envoyez-nous des hosties pour camoufler nos plaies.
L'Afrique en renaissance.
Faute de préservatif, envoyez-nous des hosties pour camoufler nos plaies.
L'Afrique en renaissance.
Addis Abeba, novembre 2000
Comme des mouches !
Ils tombent pareil, sans bruit, d'un bout à l'autre du pays. Souvent fauchés comme fleurs au printemps, ils s'éteignent ignorant de quoi. Face au mot qui les tue, leurs yeux ingénus s'écarquillent… HIV, est-ce une chèvre ou bien un chien ?
Ils tombent pareil, sans bruit, d'un bout à l'autre du pays. Souvent fauchés comme fleurs au printemps, ils s'éteignent ignorant de quoi. Face au mot qui les tue, leurs yeux ingénus s'écarquillent… HIV, est-ce une chèvre ou bien un chien ?
Addis Abeba, octobre 2000
Promo !
Baisse mon site.
Comme on baisserait l'abat-jour,
le ton,
les yeux jamais !
hormis pour lire.
Installe-toi bien et passons un moment ensemble.
Du riz aux larmes - Hanoï Blues
Baisse mon site.
Comme on baisserait l'abat-jour,
le ton,
les yeux jamais !
hormis pour lire.
Installe-toi bien et passons un moment ensemble.
Du riz aux larmes - Hanoï Blues
Addis Abeba, le 12 septembre 2000
Bonne Année !
Rajeunie de sept ans, puisqu'ici depuis le 11 septembre nous sommes en 1993. À cette occasion il y avait fête à l'hôtel Sheraton. Pièce montée au milieu des toits en taule ondulée.
Et bonheur ! Cette fête n'était pas uniquement réservée aux riches. Grâce à un écran géant dressé devant le bâtiment, les pauvres eux aussi pouvaient participer aux festivités. Voir entre deux averses à vous coucher une vache sur le flanc, les chants, les danses, et ce que les nantis se mettaient dans la lampe !
Rajeunie de sept ans, puisqu'ici depuis le 11 septembre nous sommes en 1993. À cette occasion il y avait fête à l'hôtel Sheraton. Pièce montée au milieu des toits en taule ondulée.
Et bonheur ! Cette fête n'était pas uniquement réservée aux riches. Grâce à un écran géant dressé devant le bâtiment, les pauvres eux aussi pouvaient participer aux festivités. Voir entre deux averses à vous coucher une vache sur le flanc, les chants, les danses, et ce que les nantis se mettaient dans la lampe !
Addis Abeba, aout 2000
Le jour se lève. Ça se passe sur le trottoir autour de Maskal Square. Y a un enfant qui cherche le sein de sa mère. Pas loin, son frère cerné de chiens, sa pitance dans les poubelles. A deux pas de là un cul-de-jatte les traces de ses mains dans la boue. Un aveugle son chemin. Et il n'est que 6 heure du matin
À l'ombre d'un noyer, France, juillet 2000
Ça bouge.
Un homme haut placé crache. Ça retombe comme il se doit sur celui qui est au bas de l'échelle. Mais comme celui-ci a une scie et qu'il n'en est pas à son premier barreau...
Un homme haut placé crache. Ça retombe comme il se doit sur celui qui est au bas de l'échelle. Mais comme celui-ci a une scie et qu'il n'en est pas à son premier barreau...
Quelque part en France entre ciel et tournesols , juin 2000
C'était un gars qui parlait à la radio : il était speaker.
Un jour, fatigué de débiter des conneries, il a dit ce qu'il avait sur le cœur... Et ça a fait boom ! Le SAMU est venu, les pompiers, tout le truc ! On a même appelé un prêtre. Un vrai remue-ménage ! Les oreilles des auditeurs en bourdonnent encore.
Comme quoi faut se méfier du direct.
Un jour, fatigué de débiter des conneries, il a dit ce qu'il avait sur le cœur... Et ça a fait boom ! Le SAMU est venu, les pompiers, tout le truc ! On a même appelé un prêtre. Un vrai remue-ménage ! Les oreilles des auditeurs en bourdonnent encore.
Comme quoi faut se méfier du direct.
Stockholm, mai 2000
" Joli mois de mai, quand reviendras-tu m’apporter des feuilles pour me torcher le C... "
Joli mois de mai, ignorant ce qu’était le C… revînt avec des feuilles blanches immaculées qu’il me fallut bien m’appliquer à remplir !
Joli mois de mai, ignorant ce qu’était le C… revînt avec des feuilles blanches immaculées qu’il me fallut bien m’appliquer à remplir !
En avril ne te découvre pas d’un fil, 2000
Prévenue par le dicton, je n’aurais pas dû le faire. Cependant je le fis, et voici ce qui s’en suivit...
me pris les pieds dedans et tombais la tête en avant. C’est alors qu’il me souvînt, que la vie ne tenait qu’à un fil, mais comment j'aurais su que c’était le dernier ?
me pris les pieds dedans et tombais la tête en avant. C’est alors qu’il me souvînt, que la vie ne tenait qu’à un fil, mais comment j'aurais su que c’était le dernier ?
Addis Abeba, mars 2000
Y a des vaches sur le dos, pattes en l'air.
Dans leurs ventres des veaux qui bêlent.
Y a un paysan, mains jointes sur son bâton,
Qui regarde le ciel,
Un ciel depuis si longtemps bleu,
que la vache en a fermé les yeux.
Dans leurs ventres des veaux qui bêlent.
Y a un paysan, mains jointes sur son bâton,
Qui regarde le ciel,
Un ciel depuis si longtemps bleu,
que la vache en a fermé les yeux.
Hanoï, octobre 1999
Good Night Vietnam !
Que de ta nuit profonde jaillisse la lumière, étincelante ! Comme jadis la lame de l'épée des eaux du petit lac.
Que de ta nuit profonde jaillisse la lumière, étincelante ! Comme jadis la lame de l'épée des eaux du petit lac.
Hanoï, septembre 1999
Si on savait ce qu'il se passe dans la tête d'un homme qui va couper celle d'un autre homme, on ne serait pas plus avancé. Ce qu'il faut c'est trancher : en finir une bonne fois avec la guillotine et toutes autres pratiques indignes.
Paris, aout 1999
Pari gagné
pari perdu
Paris tout autour étendu
pareil à un grand manteau gris
avec ses poches de misère.
pari perdu
Paris tout autour étendu
pareil à un grand manteau gris
avec ses poches de misère.
Quelque part en France entre vignes et tournesols, juillet 1999
Un soir que sous l'orme étendue
tête nue
je rêvais,
un oiseau me ramena à la réalité.
tête nue
je rêvais,
un oiseau me ramena à la réalité.
Hanoï, avril 1999
Il manque quelqu'un... Je sens qu'il manque quelqu'un. Quelqu'un que j'aime. Son nom... Je l'avais sur le bout de la langue, juste avant qu'on ne me la coupe. Quelle solitude maintenant.
2009/04/05
Introduction
Les mots du moi de Jeanne ont été publiés sur son site depuis début 1999. Sur ce site il n'y a pas eu une ouverture pour les lecteurs d'y répondre. En publiant Les mots du moi ici on donne aux lecteurs les moyens de faire des commentaires et discuter le contenu de plus que 120 mots déjà écrits. Les autres vont être publiés chaque moi à venir. Ça va prendre un certain temps d'organiser les premiers mots. Voilà ce qui va venir.
Le rédacteur.
Le rédacteur.
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