Vidou, 1er décembre 2012

Hier, j’ai écouté un jeu radiophonique où l’une des questions posées aux concurrents, un homme et une femme, apparemment assez sûrs de leurs connaissances en culture générale – ce sont ceux qui m’amusent le plus – était : « Qu’est-ce qu’un oxymore ? »

Face à l’embarras soudain de mes soi-disant érudits, je fus tenté de souffler : « Mais c’est quelqu’un qu’on a occis et qui par conséquence en est mort ». Heureusement, qu’au dernier moment ma redondance ne sauta aux yeux et par ce fait m’empêcha de souffler mot.

Vidou, novembre 2012

C’est juste avant de mourir, juste avant qu’on ne lui coupe la tête, que le condamné pète. C’est un pet déchirant, un pet qui prend aux tripes : un mauvais vent.

Vidou, le 22 septembre 2012.

« La mort subite ». Voilà de quoi j’aurais été victime. Pour le gros mot qu’il contient, celui-là, en v’là un dont je me serais bien passée ! Et puis, la mort d’abord, tiens, je n’ose pas le répéter, ne l’est-elle pas tout le temps ?

Vidou, le 5 août 2012

En août, je doute. En septembre, je redoute. En octobre, munie de mon râteau, j’amoncelle les feuilles mortes, dont je ferai bientôt partie.

Vidou, juillet 2012

Malgré le mal qu’il m’avait fait, je partis sans mot dire.

Vidou, juin 2012

Moi, je relis souvent Prévert, parce que, quelle que soit la saison, il y a toujours des fleurs dedans.

Vidou le 1er mai 2012

Le soleil tape sur les bleus de chauffe. Dessous, comme toujours, on transpire.

Vidou, le 1er avril 2012

Tiens, v'là que ce matin j'ai trouvé une truite dans ma boite aux lettres. Aussitôt j'ai été la mettre sur le tourne-disque. C'était celle de Schubert.

Vidou, le 3 mars 2012

Ça bourgeonne dur par ici. Mais l’on dirait que ça bourgeonne un peut partout. C’est le printemps, me direz-vous. Et de terre les fleurs sortent rouges.